Algérie a réagi ce lundi à l’annonce dimanche
par le Mali, le Niger et le Burkina Faso qui composent la Confédération des
États du Sahel (CES) de retirer leurs ambassadeurs à Alger en signe de
protestation contre la destruction d’un drone de reconnaissance malien par
l’Armée algérienne.
L’Algérie affirme dans un communiqué de son ministère des
Affaires étrangères publié, ce lundi 7 avril, avoir pris connaissance, avec un
« sentiment de grande consternation, du communiqué du Gouvernement
malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des chefs d’État
de la Confédération des États du Sahel ».
Crise avec les États du Sahel : l’Algérie
dénonce des « allégations mensongères »
Par son communiqué, le gouvernement de la transition au
Mali « porte de graves accusations contre l’Algérie », dénonce
le gouvernement algérien, en soulignant qu’en « dépit de leur gravité,
toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la
recherche d’exutoires et de dérivatifs à l’échec manifeste de ce qui demeure un
projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale de l’insécurité, de
l’instabilité, de la désolation et du dénuement. »
L’Algérie rejette avec « force cette tentation
présente dans toutes les attitudes malveillantes et systématiquement infondées
par lesquelles la junte des putschistes qui sévissent au Mali tente vainement de
faire de notre pays un bouc émissaire aux revers et aux déboires dont le peuple
malien paie le prix le plus lourd ».
Avec Bamako, Alger ne mâche pas ses mots. L’espoir ténu
d’un réchauffement des relations entre les deux pays s’est définitivement
éloigné, et la crise ne cesse de s’aggraver entre les deux pays, depuis la
destruction par les Forces aériennes de l’ANP d’un drone malien qui a pénétré
de deux kilomètres le territoire national.
Alger qualifie les autorités de Bamako de « clique
inconstitutionnelle », dont l’échec est « patent à tous les
niveaux, politique, économique et sécuritaire ».
« Les seuls succès dont cette même clique peut se
prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du
sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la
protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère
aux dépens de son développement », ajoute le département d’Ahmed Attaf
dans un communiqué.
Il estime que la « collusion que le gouvernement
malien établit avec une extrême légèreté entre l’Algérie et le terrorisme
manque tellement de sérieux qu’il serait superflu de lui prêter attention ou
d’y répondre ».
« En effet, la crédibilité, l’engagement et la
détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni
d’être justifiés, ni d’être établis. Par contre, la première menace et la plus
déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans
l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et
effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a
tellement pâti dans son histoire récente », ajoute le ministère des
Affaires étrangères.